POUR LA MARE – COMPAGNIE GRIZZLI
Théâtre d’objet et dessin
De Simon Grangeat
Texte « La Mare à sorcières » éd. L’École des Loisirs
Mise en scène Christophe SAUVION
L’histoire
Il était une fois deux enfants. Pierre vit en campagne, à la ferme. Nina, citadine, change souvent de maison et arrive sur ce coin de terre.
Ils se rencontrent et échangent sur leurs manières divergentes d’appréhender le monde. Pierre vit au contact de la nature qu’il observe avec passion. Il se revendique comme un scientifique qui doit savoir nommer les insectes et regarder vraiment bien parce que regarder, ça s’apprend et que quand tu sais regarder, tu changes.
Nina, conquérante impertinente, envisage la campagne comme un terrain d’aventure et veut explorer la forêt voisine, projet risqué selon Pierre qui cherche à tempérer cette témérité. Il tente d’effrayer la jeune fille en jouant sur les croyances et les superstitions qui entourent la mare aux sorcières. Nina lui rétorque : « J’ai juste vu une mare. J’ai des yeux. J’ai regardé. C’est une mare ». Lorsque Nina rapporte de son exploration dans la forêt l’existence d’un chantier qui menace la mare et ses entourages, les perceptions des deux enfants vont s’inverser, les approches divergentes de leur rapport au monde disparaître et se commuer en une cause supérieure pour sauver la mare.
Partis-pris et mise en scène
Découvert dans sa version inédite à l’occasion du Prix PlatO 2020, le texte de Simon Grangeat s’est intitulé dans un premier temps « Pour la Mare ». Sa version définitive est éditée à L’Ecole des Loisirs théâtre sous le titre « La Mare à sorcières ».
En accord avec l’auteur qui a déposé ses deux versions à la SACD et qui m’offre ainsi une liberté de partis-pris, ma création tirera profit de ces moutures et constituera un troisième texte singulier marqué par des choix dramaturgiques pertinents au regard des variations de l’écriture, du fil narratif, des situations, de l’histoire des personnages et, bien évidemment, des contraintes inhérentes aux choix esthétiques des formes manipulées, dont la force des images véhicule à elle seule un langage et une parole. Si le titre de la version éditée – La Mare à sorcières – inscrit le texte dans la forme indéniable et universelle du conte, j’opte quant à moi pour donner à ma création la première version du titre dont la formulation proche du manifeste – Pour la Mare – répond plus explicitement à mon souhait de porter sur scène un texte au message alarmiste et engagé quant aux questions d’actualité liées à l’écologie et à l’environnement.
Pierre et Nina relatent leur histoire après l’avoir vécue, les formes marionnettiques seront au service de leur fil narratif et dramaturgique pour donner corps et vie à leurs propres doubles, à leurs décors et à leurs fantasmagories afin d’être à la hauteur de leur imaginaire.
En écho à la dualité des personnages, j’envisage d’explorer deux approches esthétiques à l’image de leur origine, de leur vie et de leur espace-temps ; de les caractériser par une forme d’expression qui donne corps à leur quotidien, leurs rêves et leurs projections. Entomologiste rigoureux, Pierre s’exprimera par le dessin. Citadine nomade malgré elle, Nina parlera via le théâtre d’objets. Ces deux approches artistiques s’interpénétreront et s’influenceront mutuellement au fil de l’histoire. Aplats et volumes habilleront l’espace ; théâtre d’ombres et projections donneront formes et corps à la réalité fantasmée.
Pour la mare
de Simon Grangeat
Edition L’Ecole des Loisirs « La Mare à Sorcières ».
Mise en scène Christophe Sauvion
Compagnie Grizzli
Spectacle créé avec le soutien de la Ville de La Roche-sur-Yon.
Soutenu en résidence au Padloba – Angers ; au Théâtre à la Coque, Centre national de la marionnette – Hennebont ; au Lycée Nature de La Roche-sur-Yon ; à La Balise, salle de spectacles du Pays de Saint Gilles Croix de Vie ; à la Maison de quartier Jean Yole – La Roche-sur-Yon ; au TAG/Amin théâtre à Grigny.
Soutenu en diffusion par la Ville de la Roche-sur-Yon et le Conseil Régional des Pays-de-la-Loire.